+IOAN CASIAN: Some reflections at the beginning of 2024 / Quelques réfections au début de l’an 2024

Quelques réfections au début de l’an 2024

– unité, variété et fidélité dans la prière à Dieu –

Dans le typicon de l’office de prière de Tedeum que nous accomplissons au début de l’année, l’Église a choisi pour lire un texte de la première épître de saint Paul à Timothée:

« J’encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en tout respect. Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité” (1 Timothée 2, 1-4).

L’apôtre Paul exhorte son disciple Timothée et à travers lui nous et toute l’Église à renouveler la prière à chaque début de l’année dans ses différentes formes et ses bienfaits. Pourquoi cela, pouvons-nous nous demander ? Parce que la prière est ce qui caractérise le mieux l’Église. Elle manifeste l’identité de l’Église comme temple de Dieu, lieu ou communauté dialogue avec le Créateur et vit de Sa présence et de Sa parole. Ce dialogue manifeste notre confiance dans le fait que nos prières sont entendues par Celui qui nous a créés et prend soin de nous.

Si la prière dans son ensemble manifeste notre unité en tant qu’êtres créés par Dieu, la multitude de façons de prier, de demander à Dieu et de lui parler que mentionne l’Apôtre montre la variété et la multiplicité de nos besoins. Les requêtes, les prières et les actions de grâces sont quelques-unes des façons dont nous nous adressons à Dieu en lui parlant de nos joies, de nos besoins, de nos faiblesses, de nos espoirs ou de nos projets.

Mais tout cela a pour objectif principal d’établir une paix durable et un bon ordre dans les relations entre nous, les humains, et dans la société dans laquelle nous vivons conformément à la volonté de Dieu. La prière chrétienne telle que nous la voyons chez le Grand Apôtre des Gentils est universelle et demande à Dieu la grâce et la sagesse pour tous – chrétiens et non-chrétiens – parce que les empereurs ou ceux qui détenaient une haute autorité à cette époque étaient païens. C’est ainsi que Saint Ap. Paul nous donne un exemple de la manière dont nous devons éduquer notre esprit et notre cœur, diriger et organiser notre vie.

Nous prions pour ceux à qui nous avons confié, même temporairement, la responsabilité de gérer nos affaires terrestres avec la pensée et l’espoir qu’elles se dérouleront selon la volonté de Dieu. La vie paisible et tranquille est le but de ces prières afin que nous puissions continuer à vivre comme il convient une vie de foi, pieuse et en bon ordre car bien reçue devant Dieu.

De cette façon, si notre vie et la société dans laquelle nous vivons sont bien ordonnées, elles montrent le fondement de notre foi et de notre façon de vivre, du fait que nous avons commencé à connaître la vérité de Dieu et que nous vivons déjà avec espérance de salut par le Christ Jésus notre Seigneur.

L’Évangile de Matthieu du même religions service nous dit, en répétant les paroles du Christ Sauveur :

« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé [pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,] pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur » (Matthieu 4, 18-19)

Comme le Christ nous le dit, rien de foi ne peut se faire sans la présence du Saint-Esprit. Le programme spirituel et social de notre foi, comme la prière, est universel et unitaire, naissant de la puissance de la grâce de Dieu à travers l’Esprit Saint, mais il a de multiples valeurs et répond aux divers besoins de l’homme et de la société – le besoin d’aider les pauvres, pour encourager, fortifier et guérir ceux qui sont blessés spirituellement, de libération physique et avec la compréhension de ceux qui sont ainsi esclaves, pour accompagner et relever ceux qui sont accablés pour diverses raisons, etc. Tout cela devient ainsi des signes préliminaires de la présence de Dieu parmi nous et d’un temps béni par Lui dans le Saint-Esprit.

Si nous regardons autour de nous, à l’époque dans laquelle nous vivons, nous remarquons qu’il y a beaucoup de besoins et de troubles, de difficultés, de violences, de mensonges, d’injustices. Il existe également de nombreuses bonnes initiatives, mais nous pensons que bien d’autres choses pourraient être mieux organisées avec plus d’attention et d’efforts, avec plus d’amour et de compréhension.

Depuis relativement peu de temps, nous observons des conflits armés évidents, des stratégies d’association qui tiennent compte de ce contexte, des décisions qui ne font qu’augmenter les moyens par lesquels les pays ou organisations respectifs participeront aux conflits respectifs. Mais rares sont ceux qui réorientent ces initiatives ou fonds vers la santé, l’éducation, contre la pauvreté, pour le développement de l’innovation scientifique, etc. de telle sorte qu’au moins une partie des difficultés que nous observons à différents niveaux soient atténuées, voire résolues.

Notre travail est à la fois intérieur et extérieur. Cela montre précisément la manière particulière, consistante et cohérente avec laquelle Dieu agit. Au début, Il a créé le monde harmonieusement dans les deux dimensions – spirituelle et matérielle. En tant qu’humains, essayons de mener une vie spirituelle intérieure saine afin que tout ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur de nous reflète la raison que Dieu a implantée en nous lors de la création et qui grandisse et se manifeste dans la plénitude de notre appel.

Prions and faisons preuve de discernement dans les décisions que nous prenons de telle manière que les étapes que nous suivrons à la fois intérieurement, spirituellement et physiquement extérieurement reflètent la volonté de Dieu. C’est une responsabilité que nous avons si nous voulons être fidèles à notre vocation de refléter l’image et la ressemblance de Dieu.

Les prières prononcées en début d’année ne font que nous rappeler notre vocation et nous initier à la présence de Dieu par la parole de la prière mais aussi par le fait et l’action. Ils constituent la nature de l’homme dans la plénitude de sa manifestation.

Je vous exhorte, pendant que vous dites les prières du début de l’année, à restaurer une base solide de foi à travers les paroles et les actes personnels afin que nous puissions devenir des réflexions limpide, claires, incontestables, sûres, résolues, aimantes, paisibles et bénies pour continuer de voyager vers le Royaume de Dieu et pour rencontrer le Christ.

Je vous souhaite à tous une sainte joie, la grâce de Dieu, une augmentation du travail spirituel, l’amour, paix et sagesse dans le chemin que vous parcourrez.

Une nouvelle année 2024 pleine de sagesse et de bénédiction !

† Ioan Casian

Évêque orthodoxe roumain du Canada

Saint-Hubert/ Montréal, le 1er janvier 2024